Vous connaissez cette fable de La Fontaine :
Pour un Âne enlevé, deux Voleurs se battaient.
L’un voulait le garder et l’autre le voulait vendre
Tandis que coups de poing trottaient
Et que nos champions songeaient à se défendre
Arrive un troisième larron
Qui saisit maître Aliboron
À force de rechercher la confrontation ou de vouloir s’imposer par la force, l’on peut tout perdre. Celui qui a gagné, c’est-à-dire maître Aliboron, n’est pas l’un des deux voleurs mais plutôt une personne étrangère au conflit, qui n’a fait que ramasser ce qui traînait, sans user de force.
Le combat a pris fin parce que l’objet du litige a disparu. L’âne.
« L’Âne, c’est quelquefois une pauvre province » mais l’âne, ce peut être aussi un héritage, une entreprise, etc.
« Les voleurs sont tel ou tel prince, comme le Transylvain, le Turc et le Hongrois » mais les voleurs, ce peut être aussi des héritiers ou les associés en conflit.
Maître Aliboron « qui les accorde net en se saisissant du baudet », ce peut être l’État qui s’attribue une succession vacante, une personne connue ou inconnue qui s’installe dans les lieux et qui en jouit en toute quiétude ou simplement les intempéries ou l’usure du temps, un mandataire de justice, etc. Dans ces cas-là, s’ils tiennent à récupérer l’héritage, les héritiers en conflit devront s’accorder pour décider d’une stratégie bénéfique pour eux.
S’ils peuvent enfin s’accorder pour définir les actions à mettre en œuvre contre maître Aliboron, n’aurait-il pas été préférable qu’ils tentassent 😊 de s’accorder dès le début des difficultés, sans recours à la force ?
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Cotonou, le 22 octobre 2019
Elvire VIGNON, Arbitre et Médiateure, Avocate honoraire
Centre EV Arbitrage & Médiation, Cotonou, Bénin
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